
En résumé :
- Les forts de Besançon sont placés en altitude pour des raisons stratégiques liées à la portée de l’artillerie du XIXe siècle, offrant aujourd’hui des panoramas exceptionnels.
- L’exploration des abords des forts nécessite un équipement spécifique (bonnes chaussures, lampe frontale) et une prudence absolue, car l’accès à de nombreux sites est dangereux et illégal.
- Il est possible de relier plusieurs forts comme Chaudanne et Rosemont via des boucles de randonnée balisées, mêlant effort sportif et découverte historique.
- Le respect des interdictions est crucial ; s’introduire dans une propriété privée, même en ruine, est passible de lourdes amendes.
- Pour une expérience totale, la randonnée au Mont d’Or offre une perspective géologique et une vue spectaculaire sur les Alpes, récompensant l’effort par un paysage grandiose.
Hisser son sac à dos, sentir le sentier qui grimpe sous ses chaussures et voir la ville de Besançon se dessiner peu à peu dans le creux de sa boucle. C’est une expérience que beaucoup de randonneurs connaissent. Souvent, le regard est attiré par l’imposante Citadelle de Vauban, joyau touristique incontournable. Pourtant, tout autour, une ceinture de sentinelles de pierre, plus discrètes et souvent oubliées, sommeille au sommet des collines. Ces forts, bastions d’une autre époque, sont la promesse d’une aventure différente, mêlant l’effort du marcheur à la curiosité de l’explorateur d’histoire.
On pense souvent qu’il suffit d’une bonne paire de chaussures et d’une carte pour partir à leur assaut. Mais l’approche de ces géants militaires abandonnés est plus complexe. Il ne s’agit pas seulement de suivre un chemin, mais de comprendre pourquoi ce chemin est si raide, pourquoi le vent y souffle si fort, et pourquoi certaines portes doivent impérativement rester closes. L’exploration de ce patrimoine demande une approche mêlant l’audace de l’aventurier et la prudence du guide de montagne. Ce n’est pas de l’Urbex sauvage, mais une forme de randonnée augmentée, une lecture du paysage à travers le prisme de la stratégie militaire.
Et si la véritable clé pour découvrir ces forts n’était pas de les voir comme des ruines, mais comme des leçons d’histoire à ciel ouvert, où chaque pas est une découverte ? L’angle de cet article est simple : nous allons vous montrer que la randonnée vers ces forts est une expérience de géostratégie incarnée. En comprenant pourquoi ils ont été construits là, vous ne marcherez plus de la même manière. Vous apprendrez à choisir votre itinéraire non seulement pour la vue, mais pour ce qu’elle raconte, à préparer votre sac pour répondre aux défis spécifiques de ces lieux, et surtout, à connaître les limites à ne jamais franchir.
Ce guide vous propose une immersion structurée pour préparer votre prochaine sortie. Des raisons stratégiques qui dictent le paysage aux itinéraires concrets, en passant par les règles de sécurité indispensables, nous allons décortiquer l’art de la randonnée autour des forts bisontins. Le parcours que nous vous proposons vous mènera des fondamentaux de la fortification aux panoramas les plus spectaculaires de la région.
Sommaire : Explorer les fortifications du Doubs, du sentier à la stratégie
- Pourquoi les forts sont-ils toujours situés sur les points culminants les plus venteux ?
- Lampe frontale et bonnes chaussures : que prendre pour explorer les abords des forts ?
- Fort de Bregille ou de Chaudanne : lequel offre la meilleure vue sur la ville ?
- L’erreur d’entrer dans une zone militaire interdite ou instable
- Comment relier 3 forts en une seule randonnée de 4 heures ?
- Pourquoi Vauban n’a-t-il pas construit que la Citadelle mais tout un système ?
- Pourquoi le Mont d’Or a-t-il cette forme de falaise abrupte d’un côté ?
- Quelle randonnée choisir pour monter au Mont d’Or et voir les Alpes ?
Pourquoi les forts sont-ils toujours situés sur les points culminants les plus venteux ?
L’effort est soutenu, le souffle court, et une fois au sommet, le vent vous saisit. Cette sensation familière à tout randonneur n’est pas un hasard lorsqu’on aborde un fort bisontin. Ce n’est pas le panorama qui a dicté seul l’emplacement, mais une froide logique militaire. L’objectif était simple : voir et tirer loin, sans être vu ni atteint. Ces sommets venteux sont avant tout des postes d’observation et de tir dégagés, offrant une vue imprenable sur les voies d’accès, les ponts et les vallées qu’un ennemi pourrait emprunter.
L’histoire de cette course à l’altitude est particulièrement frappante après la guerre de 1870. L’artillerie a fait un bond technologique spectaculaire. Face aux obusiers prussiens, la donne changea radicalement. En effet, avec une portée de 6 kilomètres, les canons de siège pouvaient bombarder la ville depuis des collines lointaines, rendant les anciennes fortifications de Vauban vulnérables. La réponse fut le système Séré de Rivières : construire une nouvelle ceinture de forts, beaucoup plus loin et plus haut, pour tenir l’ennemi à distance respectable.
Le randonneur qui gravit aujourd’hui la pente vers le Fort de Planoise ou de Rosemont ne fait que suivre cette logique implacable. Cet effort tactique pour atteindre la crête est la reconstitution de l’impératif militaire de l’époque. Les forts forment ainsi un réseau de surveillance mutuelle. Une ceinture défensive d’une cinquantaine de kilomètres a été achevée en 1893, où chaque fort pouvait couvrir ses voisins par des tirs croisés, créant un maillage défensif redoutable. Le vent qui balaye ces hauteurs est le garant d’une ligne de mire parfaite, hier pour le canon, aujourd’hui pour l’objectif de votre appareil photo.
Lampe frontale et bonnes chaussures : que prendre pour explorer les abords des forts ?
Partir à l’aventure vers ces sentinelles de pierre demande plus qu’un équipement de randonnée classique. Le terrain autour des forts est souvent trompeur. Ce qui semble être un simple sentier forestier peut vite se transformer en un sol inégal, jonché de pierres disjointes, de racines ou de vestiges métalliques rouillés. Oubliez les baskets de ville ; des chaussures de randonnée montantes sont indispensables. Elles protègent la cheville des torsions et leur semelle crantée offre l’adhérence nécessaire sur des sols humides ou des roches glissantes.
L’autre élément non négociable est la lampe frontale. Même si vous n’avez aucune intention de vous aventurer à l’intérieur (ce qui est, rappelons-le, interdit et dangereux), les abords des forts regorgent de zones d’ombre. Une guérite envahie par le lierre, une ancienne caponnière ou l’entrée d’un fossé peuvent vite devenir très sombres. Une lampe frontale permet non seulement de voir où l’on met les pieds, mais aussi de garder les mains libres, un gage de sécurité essentiel pour maintenir l’équilibre en cas de besoin. N’oubliez pas non plus une petite trousse de premiers secours, de l’eau en quantité suffisante et une carte IGN ou une application GPS fiable, car les balisages peuvent parfois être effacés ou prêtent à confusion près de ces zones complexes.

Cette photographie capture l’essence de l’équipement du randonneur-explorateur. Chaque objet est une réponse à un défi du terrain : la robustesse des chaussures pour les pierres, la lumière de la frontale pour l’inattendu et la carte pour ne jamais perdre le cap. Cet équipement n’est pas un luxe, c’est votre assurance pour une exploration qui reste un plaisir.
Votre plan de marche : 5 points à valider avant l’assaut des sentiers
- Validation de l’accès : Vérifiez le statut légal et l’état de sécurité du fort que vous visez sur des forums locaux ou des sites de randonnée récents. Est-il sur une propriété privée ? Y a-t-il des arrêtés d’interdiction en vigueur ?
- Inventaire de l’équipement : Passez en revue votre sac. Avez-vous des chaussures montantes, une lampe frontale avec des piles neuves, une carte précise, de l’eau et une trousse de secours complète ?
- Cartographie de l’itinéraire : Tracez votre parcours sur une carte IGN ou une application GPS. Repérez les points de départ, les chemins balisés, les alternatives de repli et estimez la durée totale de la marche.
- Analyse de la météo : Consultez les prévisions spécifiques au sommet. Portez une attention particulière au vent, à la pluie et à la baisse de température, qui sont plus marqués en altitude.
- Engagement « Zéro Trace » : Préparez un sac pour remporter absolument tous vos déchets. Le principe est simple : le lieu doit rester dans l’état exact où vous l’avez trouvé.
Fort de Bregille ou de Chaudanne : lequel offre la meilleure vue sur la ville ?
C’est la question que se posent de nombreux randonneurs bisontins. Ces deux forts, qui se font face de part et d’autre de la boucle du Doubs, sont des objectifs de choix pour une randonnée courte offrant une récompense visuelle immédiate. Mais le spectacle qu’ils proposent n’est pas le même. Le choix dépendra de ce que vous cherchez : la carte postale iconique ou la vue intime sur le cœur historique.
Le Fort de Chaudanne est sans doute le plus accessible et le plus connu pour son panorama. Comme le confirment les connaisseurs, il offre la « vue carte postale » emblématique de Besançon. Depuis son esplanade, on embrasse d’un seul regard toute la boucle du Doubs enserrant la vieille ville, avec la Citadelle qui se dresse fièrement en face. C’est le point de vue idéal pour une première découverte, celui qui permet de comprendre la géographie si particulière de la cité. Son accès facilité par la route et la présence d’un restaurant en font une destination prisée, notamment au coucher du soleil lorsque le ciel s’embrase derrière la colline de Planoise.
Le Fort de Bregille, quant à lui, propose une expérience plus sauvage et plus confidentielle. Accessible uniquement par des sentiers forestiers, son ascension est déjà une petite aventure. La récompense est une vue plongeante, plus directe et plus détaillée sur le centre historique. On y distingue mieux les toits, les clochers, et l’animation des rues. C’est une perspective plus intime, qui donne l’impression de veiller sur la ville. Le lever du soleil y est particulièrement magique, quand les premiers rayons illuminent les façades ocres de la boucle. Ce tableau comparatif résume les atouts de chaque site.
| Fort | Altitude | Type de vue | Meilleur moment | Accessibilité |
|---|---|---|---|---|
| Fort de Chaudanne | 450m | Vue carte postale sur la boucle du Doubs | Coucher de soleil | Accès routier + restaurant |
| Fort de Bregille | 446m | Vue plongeante sur le centre historique | Lever du soleil | Sentiers forestiers uniquement |
| Fort de Beauregard | 420m | Panorama sur la vieille ville | Toute la journée | Square aménagé par la ville |
L’erreur d’entrer dans une zone militaire interdite ou instable
L’attrait pour l’abandon, la beauté brute de la pierre qui s’effrite et de la nature qui reprend ses droits est puissant. C’est l’essence même de l’exploration « Urbex light ». Cependant, il y a une ligne rouge à ne jamais franchir : celle de la légalité et de la sécurité. Penser qu’une ruine est un espace sans propriétaire et sans danger est la plus grande erreur que puisse commettre un randonneur. La plupart de ces forts, même s’ils semblent délaissés, sont des propriétés privées ou appartiennent encore à l’armée ou à des collectivités.

Franchir une clôture, un portail ou un panneau d’interdiction n’est pas un acte anodin. Au-delà du risque physique bien réel (effondrements, puits non signalés, sols instables), vous vous exposez à des poursuites judiciaires. La loi est très claire à ce sujet. Comme le précise le Code pénal, s’introduire dans le domicile d’autrui, ce qui inclut un terrain clôturé, est un délit. Selon les circonstances, l’introduction par effraction est sévèrement punie : l’article 226-4 du Code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende. Le jeu n’en vaut clairement pas la chandelle.
La prudence et le respect sont les maîtres-mots. Avant de planifier une randonnée, il est impératif de se renseigner sur le statut du site. Certains forts sont en cours de réhabilitation par des associations, d’autres sont totalement privés et dangereux. Il faut savoir se contenter d’admirer ces structures depuis les chemins publics, de profiter de leurs abords et des vues qu’ils offrent. L’aventure ne réside pas dans la transgression, mais dans la découverte respectueuse d’un patrimoine fragile.
Pour vous aider à y voir plus clair, voici un état des lieux non exhaustif du statut de quelques forts autour de Besançon, basé sur une analyse du journalisme local Factuel.info.
| Fort | Propriétaire | Statut d’accès | État |
|---|---|---|---|
| Fort de Planoise | Privé | Interdit – Dangereux | Très dégradé |
| Fort de Rosemont | Associations | Accès extérieur toléré | Partiellement occupé |
| Fort de Fontain | Privé (gîtes) | Visites guidées uniquement | Sécurisé mais fragile |
| Fort de Pugey | Commune/AVALFORT | Journées du patrimoine | En cours de valorisation |
Comment relier 3 forts en une seule randonnée de 4 heures ?
Pour le randonneur avide de dénivelé et de découvertes, l’idée de connecter plusieurs de ces sentinelles de pierre en une seule sortie est particulièrement séduisante. C’est tout à fait possible autour de Besançon, grâce à un réseau de sentiers bien pensé qui permet de réaliser des boucles thématiques ambitieuses. L’une des plus emblématiques est celle qui s’inspire du célèbre Trail des Forts, un événement qui valide chaque année la praticabilité et l’intérêt de ces tracés.
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L’itinéraire de 17km proposé par l’événement est un excellent exemple de « géostratégie incarnée ». Il propose une escapade variée qui commence sur les quais du Doubs, grimpe à l’assaut du Fort de Chaudanne, continue sur les crêtes jusqu’au Fort de Rosemont avant de finir en apothéose par la traversée de la Citadelle. Avec ses 330 mètres de dénivelé positif, cette boucle se réalise en environ 4 heures de marche pour un randonneur moyen. Elle offre un condensé parfait de ce que la région a à offrir : des vues urbaines, des passages en forêt, des crêtes panoramiques et trois types de fortifications d’époques différentes.
Pour ceux qui cherchent une alternative moins fréquentée, une autre boucle magnifique relie le Fort de Planoise, le Fort de Rosemont et le Fort de Chaudanne. Le départ peut se faire du parking du stade de Rosemont. De là, on suit le balisage jaune qui grimpe en 45 minutes vers le Fort de Planoise et ses vues spectaculaires sur la vallée du Doubs. On emprunte ensuite un magnifique sentier de crête qui mène en une cinquantaine de minutes au Fort de Rosemont. La descente vers le chemin de Mazagran permet de rejoindre en une heure le pied du Fort de Chaudanne. Le retour au point de départ se fait par les sentiers forestiers balisés en bleu, en environ 1h15. C’est une boucle exigeante mais incroyablement gratifiante, qui permet de comprendre physiquement les liens visuels et stratégiques entre ces trois forts.
Pourquoi Vauban n’a-t-il pas construit que la Citadelle mais tout un système ?
Le nom de Vauban est indissociable de Besançon, et son chef-d’œuvre, la Citadelle, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais réduire son intervention à cette seule forteresse serait une erreur historique. Vauban n’était pas un simple architecte ; il était un stratège pensant à l’échelle d’un territoire. Pour lui, une fortification isolée, aussi imprenable soit-elle, est une fortification inutile. Il a donc conçu un système défensif global et cohérent pour la ville.
La topographie de Besançon, cette presqu’île blottie dans une boucle du Doubs et dominée par la colline Saint-Étienne, était un cas d’école pour ses théories. Comme le souligne l’expert du patrimoine Lionel Estavoyer, Vauban y a appliqué ses trois principes fondamentaux : adapter la fortification au terrain, étager la défense et créer des tirs croisés. La Citadelle est la pièce maîtresse, le « donjon » ultime qui contrôle la ville et ses accès. Mais elle n’est que le sommet d’une pyramide défensive. Pour la compléter, Vauban a renforcé l’enceinte urbaine avec des tours bastionnées et a construit de l’autre côté de la boucle le Fort Griffon, comme une première ligne de défense conçue pour briser un assaut ennemi.
La topographie de Besançon, une presqu’île dominée par une colline, était le terrain de jeu idéal pour la mise en pratique des trois principes de Vauban : adapter la fortification au terrain, étager la défense et créer des tirs croisés.
– Lionel Estavoyer, Conservateur du patrimoine de Besançon, pour Factuel.info
L’ensemble est colossal. La Citadelle seule, qui s’étend sur près de 12 hectares au sommet de sa colline, est un concentré de génie militaire. Mais sa véritable force résidait dans sa connexion avec les autres éléments du système. Chaque tour, chaque rempart, chaque fortin était positionné pour couvrir une zone aveugle du voisin. C’est cette pensée en réseau, cette vision d’ensemble, qui a fait de Besançon l’une des places fortes les mieux défendues du royaume de France.
Pourquoi le Mont d’Or a-t-il cette forme de falaise abrupte d’un côté ?
Après avoir arpenté les collines fortifiées de Besançon, lever les yeux vers les sommets du Haut-Doubs offre une nouvelle perspective. Le Mont d’Or, qui culmine à 1463 mètres, est l’un des points de vue les plus spectaculaires du Jura. Sa forme caractéristique, avec une pente relativement douce d’un côté et une falaise vertigineuse de l’autre, n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’une histoire géologique longue de millions d’années.
Cette silhouette si particulière est celle d’un anticlinal jurassien. Il faut imaginer d’immenses couches de roches calcaires déposées au fond d’une mer chaude à l’ère Jurassique. Sous l’effet de la poussée des Alpes, ces couches ont été compressées et se sont plissées, comme une nappe que l’on pousse sur une table. Le Mont d’Or est le flanc d’un de ces grands plis convexes (un anticlinal). L’autre versant du pli, qui se trouvait plus à l’est, a été littéralement raboté et emporté par les gigantesques glaciers qui recouvraient la région durant l’ère quaternaire.
Ce qui est fascinant, c’est que les collines de Besançon, comme Chaudanne ou Bregille, sont issues exactement du même phénomène de plissement jurassien, bien que de moindre ampleur. La formation géologique qui a donné naissance au Mont d’Or est la même qui a créé les escarpements rocheux naturels sur lesquels les ingénieurs militaires, de Vauban à Séré de Rivières, ont choisi d’édifier leurs fortifications. Ils n’ont fait qu’exploiter un relief prédestiné à la défense, sculpté par des forces tectoniques et glaciaires des millions d’années plus tôt. La randonnée devient alors un voyage dans le temps, de l’histoire militaire à l’histoire de la Terre.
À retenir
- La sécurité avant tout : La règle d’or est de ne jamais pénétrer dans un fort fermé au public. Renseignez-vous sur le statut légal du site et respectez scrupuleusement les interdictions.
- L’effort est l’histoire : Chaque montée difficile vers un fort n’est pas une contrainte, mais une manière de comprendre physiquement sa raison d’être stratégique.
- Un équipement adapté : Ne sous-estimez pas le terrain. Chaussures montantes, lampe frontale et carte sont des indispensables pour aborder les environs des forts.
- La vue est une récompense stratégique : Choisissez votre panorama (Chaudanne pour la carte postale, Bregille pour l’intimité) en gardant à l’esprit qu’il s’agissait avant tout d’un avantage militaire.
Quelle randonnée choisir pour monter au Mont d’Or et voir les Alpes ?
Atteindre le sommet du Mont d’Or est l’apogée d’une exploration des hauteurs du Doubs. C’est la randonnée qui offre la récompense ultime : par temps clair, un panorama à 360 degrés sur le massif du Jura, le plateau suisse et, surtout, une vue spectaculaire sur l’arc alpin, du Mont Blanc à l’Eiger. Pour y parvenir, l’itinéraire le plus classique et le plus beau est sans conteste le sentier des crêtes depuis la station de Métabief.
Le départ se fait depuis le parking du Morond. De là, on suit le célèbre balisage rouge et blanc du GR5. Le sentier grimpe progressivement à travers les alpages avant de rejoindre la ligne de crête. La marche devient alors purement magique, avec le vide d’un côté et les pâturages de l’autre. Le parcours totalise 12 kilomètres aller-retour pour environ 650 mètres de dénivelé positif, ce qui représente entre 4h30 et 5h00 de marche effective. La prudence est de mise sur certains passages de lapiaz, ces formations calcaires ciselées par l’érosion où des chaussures montantes sont essentielles pour protéger les chevilles.
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Le secret pour maximiser ses chances de voir les Alpes ? Choisir le bon jour. Le spectacle est souvent le plus grandiose le lendemain d’un jour de pluie, lorsqu’un vent du nord (la bise) a chassé toutes les brumes et purifié l’atmosphère. Dans ces conditions exceptionnelles, la visibilité est à couper le souffle. Des études confirment que par temps de bise, la vue depuis le Mont d’Or porte jusqu’à 250 kilomètres, permettant d’identifier les sommets mythiques du massif alpin. C’est une « lecture du paysage » à son paroxysme, une récompense inoubliable après l’effort de l’ascension.
Maintenant que vous avez les clés pour lire l’histoire militaire dans le relief, pour choisir votre équipement avec discernement et pour respecter la fragilité de ce patrimoine, il est temps de passer de la théorie à la pratique. Chaque sentier est une page d’histoire qui attend d’être parcourue. Lancez-vous sur les traces de ces sentinelles de pierre pour transformer votre prochaine randonnée en une véritable aventure stratégique et respectueuse.