Publié le 11 mars 2024

L’identité du Pays de Montbéliard ne se résume pas à son folklore, mais repose sur un héritage wurtembergeois profond qui a façonné un système culturel unique en France.

  • Le protestantisme, importé du Wurtemberg, a été le moteur d’une alphabétisation précoce et d’une culture de la sobriété visible dans l’architecture et les mentalités.
  • Des traditions comme la Saint-Martin et de nombreux mots du dialecte local sont les vestiges directs et vivants de près de quatre siècles de passé germanique.

Recommandation : Pour vraiment comprendre le Pays de Montbéliard, il est essentiel d’apprendre à distinguer cet héritage culturel séculaire, toujours présent, des occupations militaires allemandes, plus récentes et d’une tout autre nature.

Pour le visiteur non averti, le Pays de Montbéliard peut sembler n’être qu’une facette de la Franche-Comté. Pourtant, au détour d’une rue, à l’écoute d’une conversation ou lors d’une fête de village, une singularité se révèle. Une architecture qui détonne, des mots qui sonnent étrangement familiers à une oreille germanophone, des coutumes qui ne ressemblent à aucune autre en France. Cette différence n’est pas anecdotique ; elle est la trace vivante de près de quatre siècles d’appartenance au duché de Wurtemberg, une enclave protestante et germanique en terre francophone.

L’analyse superficielle réduit souvent cet héritage à deux symboles : la célèbre saucisse et le scintillant marché de Noël. Si ces éléments sont bien réels, ils ne sont que la partie émergée d’un iceberg culturel bien plus vaste et profond. Ils masquent un véritable « système d’exploitation » mental et social, forgé par la Réforme luthérienne, qui a infusé la région d’un rapport spécifique à l’éducation, au travail, à la communauté et même à l’alimentation. Comprendre Montbéliard, c’est comprendre comment un éthos protestant et une matrice germanique ont modelé durablement une identité locale.

Cet article propose de dépasser les clichés pour sonder les fondations de cette singularité. Nous allons explorer comment cet héritage wurtembergeois n’est pas une relique du passé, mais une force qui structure encore aujourd’hui les traditions, la langue et l’âme du Pays de Montbéliard. En décryptant ces indices, nous lèverons le voile sur une histoire culturelle d’une richesse insoupçonnée, bien loin des sentiers battus de l’imaginaire franc-comtois traditionnel.

Pour naviguer au cœur de cet héritage unique, cet article se structure autour des questions clés qui révèlent l’influence wurtembergeoise. Chaque section explore une facette de cette identité si particulière, des traditions festives à la généalogie, en passant par la langue et la gastronomie.

Pourquoi Montbéliard est-elle historiquement si différente du reste de la Franche-Comté ?

La singularité de Montbéliard n’est pas un accident de l’histoire, mais le résultat d’une trajectoire politique et religieuse radicalement distincte de sa voisine, la Franche-Comté catholique et rattachée aux Habsbourg puis à la France. Le point de bascule se situe en 1397, avec le mariage d’Henriette d’Orbe-Montfaucon, héritière du comté, avec le comte Eberhard IV de Wurtemberg. Ce rattachement dynastique ancre pour près de quatre siècles le Pays de Montbéliard dans le monde germanique. Mais la véritable rupture survient en 1524, lorsque le duc Ulrich de Wurtemberg, sous l’influence de l’humaniste Guillaume Farel, impose la Réforme protestante. Montbéliard devient une enclave luthérienne, une « terre d’Empire » germanophone et protestante cernée par le monde catholique francophone.

Cette divergence religieuse a eu des conséquences culturelles profondes. Alors que la Contre-Réforme catholique déploie la splendeur de l’art baroque pour séduire les fidèles, l’éthos protestant prône la sobriété, la primauté du texte biblique et une relation plus directe avec Dieu. L’architecture en est un témoin frappant. Le Temple Saint-Martin, plus ancienne église luthérienne de France (1601), illustre cette différence : son intérieur dépouillé, sans statuaire ni iconographie complexe, est conçu pour privilégier la parole du pasteur et l’écoute de l’assemblée. Un contraste saisissant avec les églises catholiques environnantes.

Cet héritage a aussi engendré une culture de l’écrit et de l’éducation, le dogme protestant encourageant chaque fidèle à lire la Bible par lui-même. Cet impératif a conduit à un effort d’alphabétisation massif et précoce, une autre différence majeure avec les régions voisines. Selon l’historien Dominique Vingtain, on observe que plus de 70% des jeunes garçons montbéliardais étaient scolarisés avant même la Révolution française, un taux exceptionnel pour l’époque qui témoigne de ce système de valeurs unique.

Cette base historique et religieuse est la clé pour décrypter toutes les autres spécificités culturelles. Pour saisir pleinement cette fracture originelle, il est essentiel de garder en mémoire les fondements de cette différence historique.

Pourquoi la Saint-Martin est-elle célébrée différemment ici qu’ailleurs en France ?

Alors que dans de nombreuses régions françaises, la Saint-Martin est une fête rurale discrète ou a disparu, elle revêt à Montbéliard une importance et une forme uniques, directement héritées des traditions germaniques. Le soir du 10 novembre, veille de la Saint-Martin, les rues s’animent de processions d’enfants portant des « Räbeliechtli », des lanternes sculptées dans des betteraves et illuminées par une bougie. Cette coutume, toujours vivace, est un marqueur fort de l’héritage wurtembergeois, où des célébrations similaires existent (Laternenumzug). La betterave, légume humble de l’automne, remplace la citrouille, plus associée aux traditions anglo-saxonnes d’Halloween.

Enfants portant des lanternes sculptées dans des betteraves lors de la procession de la Saint-Martin dans les rues de Montbéliard

Cette fête de la lumière, intime et communautaire, contraste fortement avec l’autre grand événement de fin d’année : le marché de Noël. Si les « Lumières de Noël » de Montbéliard sont aujourd’hui un immense succès touristique qui attire près de 400 000 visiteurs, leur forme actuelle est une réinvention moderne inspirée des marchés de Noël allemands. La Saint-Martin, avec ses chants traditionnels et ses cortèges d’enfants, représente une tradition plus ancienne, moins commerciale et plus profondément ancrée dans l’héritage populaire souabe.

La figure de Martin de Tours, qui partage son manteau, est interprétée dans la tradition luthérienne non pas comme un saint à vénérer, mais comme un modèle de charité. La fête célèbre donc la lumière et le partage à l’entrée de l’hiver, une thématique universelle qui a trouvé ici une expression culturelle très spécifique. C’est l’observation de ces rituels vivants qui permet de toucher du doigt la persistance de la matrice culturelle germanique, bien au-delà des documents historiques.

Quels mots du dialecte local viennent directement de l’allemand ancien ?

L’héritage wurtembergeois ne se lit pas seulement dans la pierre des temples, il s’entend encore dans le parler quotidien du Pays de Montbéliard. Si le français est la langue officielle depuis le rattachement à la France en 1793, de nombreux mots issus du dialecte alémanique (proche du souabe parlé dans le Wurtemberg) survivent comme des fossiles vivants dans les conversations. Ces termes ne sont pas de simples curiosités, mais les témoins d’un bilinguisme qui a perduré pendant des siècles. Ils concernent souvent des objets ou des actions du quotidien, preuve de leur profond enracinement.

Observer ces mots, c’est écouter un écho direct du passé germanique. Voici quelques exemples parmi les plus courants :

  • Schlass : Souvent utilisé pour désigner une clé, ce mot vient directement de l’allemand « Schloss » (le cadenas, la serrure) et du verbe « schließen » (fermer).
  • Stück : Signifiant « morceau » en allemand, il est encore employé pour demander une part de gâteau ou un bout de quelque chose.
  • Poutzer : Ce verbe, qui signifie nettoyer ou briquer, est une francisation directe de l’allemand « putzen ».
  • Sürkrüt : C’est la prononciation locale et germanique de la choucroute (« Sauerkraut »), plat emblématique partagé avec le Wurtemberg.
  • Schwob : Terme familier, parfois ambivalent, pour désigner une personne ou un trait culturel d’origine souabe (Schwabe), et qu’il ne faut surtout pas confondre avec le terme péjoratif « Boche », lié aux conflits du XXe siècle.

Au-delà du vocabulaire, l’influence se retrouve dans les patronymes. Des noms de famille comme Beucler, Biedermann ou Bohin sont extrêmement répandus et témoignent des vagues de migration venues du Wurtemberg, notamment après les ravages de la Guerre de Trente Ans au XVIIe siècle. Ces noms, visibles sur les boîtes aux lettres comme sur les monuments aux morts, sont la preuve humaine et durable de ce brassage de population.

Protestantisme et éducation : quel impact sur le taux d’alphabétisation historique ?

L’un des impacts les plus profonds et les plus structurants de l’héritage wurtembergeois est sans conteste lié à l’éducation. En adoptant la Réforme luthérienne, le Pays de Montbéliard a épousé l’un de ses principes fondateurs : la Sola Scriptura (« par l’Écriture seule »). Ce dogme, qui affirme que la Bible est la seule source d’autorité de la foi, avait une conséquence pratique immédiate : chaque fidèle, homme ou femme, se devait de pouvoir lire les textes sacrés par lui-même, sans l’intermédiation obligatoire d’un clergé. Cet impératif théologique a transformé l’éducation en une priorité politique et sociale.

Dès le XVIe siècle, les princes de Wurtemberg ont mis en place un système scolaire dense et obligatoire pour les garçons et, fait plus rare, souvent aussi pour les filles. L’objectif était clair : éradiquer l’illettrisme pour former des citoyens et des chrétiens éclairés. Le résultat fut un taux d’alphabétisation exceptionnellement élevé bien avant que les lois de Jules Ferry ne généralisent l’école en France. Cette avance intellectuelle a fait de la principauté un pôle d’attraction. Comme le souligne un article de la société Montbéliard Émulation, l’influence était telle que la ville est devenue un carrefour intellectuel majeur :

Sous son impulsion, Montbéliard devient un important centre intellectuel et spirituel, attirant des humanistes européens comme Jean Calvin ou Oswald Myconius.

– Article historique sur Jean-Baptiste, Montbéliard Émulation – Grandes figures historiques

Cette tradition éducative a laissé des traces durables dans la mentalité locale, avec un attachement profond à l’école et à la formation. Aujourd’hui encore, bien que la pratique religieuse ait diminué, cette matrice culturelle persiste. Selon l’Insee, près de 10% de la population de l’agglomération se réclamait encore du protestantisme en 2019, une proportion bien supérieure à la moyenne nationale, témoignant de la persistance de cette identité spécifique.

L’erreur de confondre l’occupation allemande et l’héritage wurtembergeois

Dans la mémoire collective française, la présence « allemande » est souvent associée aux souvenirs douloureux des trois conflits majeurs : la guerre de 1870, la Première et la Seconde Guerre mondiale. C’est pourquoi l’héritage germanique du Pays de Montbéliard est parfois source de confusion et d’amalgames. Il est pourtant crucial de distinguer radicalement deux phénomènes qui n’ont rien en commun : un héritage culturel séculaire d’une part, et des occupations militaires modernes d’autre part. L’un est le fruit d’une intégration lente et d’une histoire partagée, l’autre le résultat d’une agression et d’une imposition par la force.

L’appartenance au duché de Wurtemberg a duré de 1397 à 1793. C’est une période de près de 400 ans pendant laquelle Montbéliard faisait partie intégrante du Saint-Empire romain germanique. Les liens étaient dynastiques, culturels, religieux et linguistiques. Les migrations étaient encouragées, les échanges intellectuels constants. Cet héritage est celui d’une histoire commune, consentie et intégrée, qui a façonné l’identité même de la région. Il s’agit d’une strate profonde, constitutive de l’ADN local.

Frise chronologique montrant la distinction entre l'héritage wurtembergeois et les occupations militaires modernes

Les occupations allemandes du XIXe et du XXe siècle, en revanche, sont des événements brefs, violents et subis. Elles représentent une rupture, une confrontation avec un « autre » devenu ennemi. Associer les traditions wurtembergeoises (la langue, la religion, les fêtes) à ces occupations est une erreur historique et un contresens culturel. Les mots du dialecte comme « Schwob » ne sont pas liés au « Boche » de la propagande de guerre. Le Temple Saint-Martin n’a rien à voir avec l’architecture militaire nazie. C’est précisément parce que cet héritage est si ancien et si profond qu’il est distinct et doit être préservé de ces confusions douloureuses.

Comment retrouver des ancêtres venus du Wurtemberg dans les archives locales ?

Pour de nombreux habitants du Pays de Montbéliard, l’héritage wurtembergeois n’est pas qu’une affaire de culture, c’est aussi une histoire de famille. Les vagues migratoires venues du duché souabe, en particulier après la dévastatrice Guerre de Trente Ans (1618-1648) qui avait vidé la région de ses habitants, ont laissé d’innombrables descendants. Se lancer dans une recherche généalogique pour retrouver ces ancêtres germaniques est une aventure passionnante, mais qui requiert une méthodologie spécifique. Les liens institutionnels étaient forts, comme en témoigne la mise en place de bourses d’études à l’université de Tübingen pour accueillir des étudiants montbéliardais, créant ainsi des ponts durables entre les élites des deux territoires.

Retrouver la trace de ces migrants venus du Wurtemberg, de Suisse ou d’autres régions protestantes implique de naviguer dans des archives spécifiques et de se familiariser avec des écritures anciennes. C’est un travail de détective qui permet de mettre des noms et des dates sur cette histoire familiale. Pour ceux qui souhaitent se lancer, une approche structurée est indispensable.

Votre plan d’action pour retrouver vos ancêtres wurtembergeois

  1. Consulter les registres paroissiaux protestants : Rendez-vous aux Archives départementales du Doubs (notamment à l’antenne de Montbéliard) qui conservent les registres de baptêmes, mariages et sépultures protestants, distincts des registres catholiques.
  2. Se familiariser avec l’écriture gothique : Avant le rattachement à la France en 1793, les registres étaient souvent tenus en allemand et rédigés en écriture gothique (comme la Sütterlin). Apprendre à la déchiffrer est une étape clé.
  3. Cibler la période post-Guerre de Trente Ans : La période suivant 1648 est cruciale, car elle correspond à la plus grande vague de repeuplement du comté par des familles venues du Wurtemberg et de la Suisse germanophone.
  4. Solliciter de l’aide spécialisée : Ne restez pas seul. Le Cercle Généalogique d’Héricourt et du Pays de Montbéliard est une ressource précieuse, offrant aide au déchiffrage et accès à des bases de données mutualisées.
  5. Explorer les archives universitaires : Pour les ancêtres issus de l’élite (pasteurs, fonctionnaires), les registres de l’université de Tübingen peuvent contenir des informations précieuses sur leur parcours, grâce aux bourses d’études existantes.

L’erreur d’associer Montbéliard uniquement à la saucisse et au marché de Noël

Réduire l’identité montbéliardaise à ses aspects les plus connus, la saucisse et le marché de Noël, est une erreur courante. C’est ignorer que l’héritage wurtembergeois a produit bien plus qu’un folklore gastronomique et festif : il a généré un terreau intellectuel et scientifique d’une richesse exceptionnelle. La culture de l’éducation, du débat et de la rigueur, insufflée par le protestantisme, a permis l’éclosion de figures scientifiques et techniques de premier plan qui ont marqué l’histoire bien au-delà des frontières du comté.

L’exemple le plus éclatant est sans doute celui de Georges Cuvier (1769-1832). Né à Montbéliard et pur produit du système éducatif local, notamment du gymnase académique, Cuvier est considéré comme le père de la paléontologie et de l’anatomie comparée. C’est lui qui, en étudiant les fossiles du bassin parisien, a théorisé le concept d’extinction des espèces, une idée révolutionnaire qui a ouvert la voie aux travaux de Darwin. Cuvier a toujours revendiqué l’influence de son éducation montbéliardaise, basée sur la discussion critique et l’observation rigoureuse, comme fondement de son esprit scientifique.

Ce patrimoine intellectuel et architectural est aujourd’hui activement valorisé par des initiatives qui cherchent à dépasser les clichés. L’itinéraire culturel européen Heinrich Schickhardt, du nom du grand architecte wurtembergeois qui a tant construit à Montbéliard, en est un parfait exemple. Il relie une trentaine de villes en France et en Allemagne pour mettre en lumière ce patrimoine Renaissance commun. C’est la preuve que l’héritage montbéliardais est une source de culture et de savoir, et pas seulement de plaisirs gustatifs, aussi réels soient-ils.

À retenir

  • L’héritage wurtembergeois de Montbéliard n’est pas un simple folklore mais un système culturel cohérent qui a façonné en profondeur l’identité locale.
  • Le protestantisme luthérien a été le principal moteur d’une alphabétisation précoce et d’un éthos de rigueur et de sobriété, visible dans l’architecture et les mentalités.
  • Cet héritage est toujours vivant à travers la langue, des traditions spécifiques comme la Saint-Martin, et une gastronomie où le choix des ingrédients est un marqueur culturel.

Morteau ou Montbéliard : laquelle choisir pour accompagner une choucroute ?

La question peut sembler anecdotique, mais elle touche au cœur de l’identité gastronomique et culturelle. En Franche-Comté, deux saucisses fumées d’exception se partagent l’affiche : la Morteau et la Montbéliard. Si elles sont toutes deux des fleurons de la salaison régionale, leur histoire, leur composition et leur usage traditionnel diffèrent. Pour accompagner une choucroute, le choix n’est pas neutre et penche historiquement et culturellement vers la saucisse de Montbéliard. La raison est simple : la choucroute, ou « Sürkrüt », est un plat emblématique du monde germanique, et la Montbéliard est la saucisse historiquement liée à cet héritage wurtembergeois. Sa recette, notamment l’usage du carvi (cumin des prés), la lie directement à la tradition culinaire souabe. La production annuelle, avec plus de 4 645 tonnes produites par 26 fabricants, témoigne de sa vitalité.

Le tableau suivant met en lumière les différences objectives entre les deux spécialités, qui vont bien au-delà du goût.

Comparaison détaillée Saucisse de Montbéliard vs Saucisse de Morteau
Caractéristique Saucisse de Montbéliard Saucisse de Morteau
Diamètre Minimum 25mm (plus fine) 40-60mm (plus épaisse)
Épices Carvi (cumin des prés), poivre, coriandre Non épicée, nature
Fermeture Par torsion Ficelle et cheville en bois
Boyau Boyau naturel de porc plus fin Boyau naturel de porc épais
Fumage Bois de résineux (sapin, épicéa) Fumage au tuyé traditionnel
IGP obtenue 2013 2010
Accord choucroute Parfaite (tradition Sürkrüt wurtembergeoise) Possible mais moins traditionnelle

Choisir la Montbéliard pour sa choucroute n’est donc pas seulement une affaire de préférence, c’est un acte de cohérence culturelle. C’est associer un plat d’origine germanique à la saucisse qui porte en elle cet même ADN, par ses épices et son histoire. La Morteau, plus épaisse et non épicée, est traditionnellement la reine des potées et des plats de lentilles du Haut-Doubs, un autre terroir, une autre histoire.

Pour aller plus loin dans cette découverte fascinante, l’étape suivante consiste à observer par vous-même ces détails lors de votre prochaine visite dans le Pays de Montbéliard. Chaque nom de rue, chaque plat au menu, chaque tradition est une porte d’entrée vers cette histoire unique.

Rédigé par Jean-Marc Vuillemin, Historien de l'art et guide-conférencier agréé par le Ministère de la Culture, spécialiste du patrimoine militaire de l'Est de la France. Avec 20 ans d'expérience à la Citadelle de Besançon, il maîtrise l'œuvre de Vauban et l'histoire du Comté de Montbéliard sur le bout des doigts.