Publié le 15 mars 2024

En résumé :

  • Le secret n’est pas la puissance, mais la douceur : cuisson dans une eau qui frémit à peine, jamais à gros bouillons.
  • Le sacrilège absolu : ne jamais, au grand jamais, piquer la saucisse. Vous perdriez son âme fumée et son moelleux.
  • Le temps de cuisson (environ 40 min) se décompte à partir du moment où l’eau commence à frémir, pas avant.
  • Tout commence par le choix : une véritable Morteau IGP avec sa cheville en bois est la seule garantie d’un résultat authentique.

Ah, la saucisse de Morteau ! Je vous vois, avec ce petit trésor fumé dans la main, un mélange de gourmandise et d’appréhension. Vous avez entre les mains bien plus qu’une simple charcuterie : c’est un morceau du Haut-Doubs, un concentré de savoir-faire ancestral. Et la peur vous tenaille : comment la cuire sans commettre l’irréparable ? Comment éviter qu’elle n’éclate, libérant dans l’eau de cuisson ce goût fumé si précieux et cette texture si fondante ? C’est une crainte légitime, car une Morteau ratée est une petite tragédie culinaire.

On vous a sans doute déjà donné les conseils de base, ces règles d’or répétées comme un mantra : « surtout, ne la pique pas ! », « mets-la dans l’eau froide ». Ces conseils sont justes, mais ils sont incomplets. Ils vous donnent la règle, mais pas l’esprit. Ils ne vous expliquent pas le *pourquoi* du geste. Car la Morteau est un produit vivant, capricieux, qui demande à être compris plus qu’à être cuisiné. Son fumage lent, sa composition, son boyau naturel… tout a un sens. Et si la véritable clé n’était pas de suivre une recette à la minute près, mais plutôt d’apprendre à « dialoguer » avec le produit ?

Dans cet article, je ne vais pas seulement vous donner une méthode. Je vais vous transmettre le geste juste, celui de nos grands-mères comtoises, celui qui respecte l’âme de la saucisse. Nous allons voir ensemble comment la choisir sans se tromper, comment maîtriser cette fameuse cuisson à l’eau frémissante, et surtout, comprendre pourquoi chaque étape est cruciale. L’objectif ? Que vous ne craigniez plus jamais de la mettre à l’eau, mais que vous anticipiez avec joie ce moment où vous couperez la première tranche, libérant un parfum qui embaumera toute la cuisine.

Pour vous guider pas à pas dans l’art de la cuisson de « la Belle de Morteau », voici le chemin que nous allons suivre. Ce guide vous dévoilera tous les secrets, de l’achat à l’assiette, pour un résultat digne de nos fermes comtoises.

Pourquoi la cheville en bois et le label IGP sont-ils non négociables ?

Avant même de penser à votre casserole, tout commence par le choix, mon jeune ami. Une vraie Morteau, ça se reconnaît. Ce n’est pas une question de marketing, c’est un pacte de confiance entre vous et le savoir-faire de notre région. Le premier signe qui ne trompe pas, c’est la petite cheville en bois qui ferme l’une de ses extrémités. Ce n’est pas une décoration, c’est la signature de l’artisan, le sceau qui ferme le boyau naturel. À l’autre bout, une ficelle, et c’est tout.

L’autre pilier, c’est le fameux logo IGP (Indication Géographique Protégée). Ce petit macaron bleu et jaune vous garantit plusieurs choses essentielles. D’abord, que le porc a été élevé et la saucisse fabriquée dans notre terroir, qui couvre 4 départements de Franche-Comté selon le cahier des charges de l’INAO. Ensuite, qu’elle a été fumée lentement à la sciure de résineux, dans un vrai tuyé. C’est ce qui lui donne ce goût inimitable, loin des arômes de fumée liquides et artificiels. Bref, sans IGP, vous achetez une simple saucisse fumée, pas une Morteau.

Pour être certain de votre choix, voici les points à vérifier en un coup d’œil :

  • La présence de la cheville en bois (non pointue) et de la ficelle.
  • Le logo IGP et le logo européen sur l’étiquette.
  • Une forme cylindrique et droite, avec un diamètre d’au moins 40 mm.
  • Une couleur ambrée, brun-doré, qui n’est jamais parfaitement uniforme.
  • En transparence, on doit deviner le grain de la viande, plus grossier que celui d’une saucisse industrielle.

30 ou 45 minutes : quel temps exact pour une saucisse de 400g ?

Maintenant que vous avez la bonne, passons au moment crucial : la cuisson. Oubliez tout ce que vous savez sur la cuisson rapide. La Morteau demande de la patience et de la douceur. La règle d’or est simple : on la dépose délicatement dans une grande casserole d’eau froide et non salée, et on la couvre généreusement. L’eau froide permet une montée en température progressive qui évite le choc thermique fatal au boyau.

Ensuite, portez l’eau à frémissement. Et c’est là que réside toute la subtilité. On ne parle pas de gros bouillons ! Le mot juste est « blobloter ». L’eau doit juste trembler, avec de fines bulles qui montent paresseusement à la surface. C’est à partir de ce frémissement que vous commencez à décompter le temps de cuisson. Pour une saucisse de taille standard (environ 400g), comptez entre 35 et 45 minutes. Si elle est plus petite, 30 minutes suffiront. L’idée est d’atteindre une température idéale de 68°C à cœur, comme le recommandent les charcutiers professionnels.

Ce frémissement doux a un rôle capital : il cuit la viande en profondeur sans agresser le boyau, permettant au gras de fondre lentement et de nourrir la chair. Si vous observez bien, vous verrez parfois une petite « perle de gras » translucide se former à la surface. C’est le signe d’une cuisson parfaite, le jus qui reste prisonnier.

Saucisse de Morteau pochée dans l'eau frémissante avec perle de gras

Une fois le temps écoulé, coupez le feu et laissez-la reposer cinq minutes dans son eau chaude. Elle finira de se détendre. Ensuite, sortez-la et attendez encore une minute ou deux avant de la trancher. Vous obtiendrez des rondelles juteuses, parfumées, où le gras et le maigre s’équilibrent parfaitement. C’est ça, le secret du goût.

Morteau ou Montbéliard : laquelle choisir pour accompagner une choucroute ?

C’est une grande question qui agite les tablées, surtout quand la choucroute s’invite au menu. Si Morteau et Montbéliard sont deux fiertés de notre Franche-Comté, elles n’ont ni le même caractère, ni le même usage. Pour les non-initiés, la Montbéliard est plus petite, plus fine, et souvent vendue par paire. Elle est aussi protégée par une IGP, mais son grain est plus fin et son goût fumé plus subtil.

Alors, pour une choucroute ? La tradition alsacienne privilégie souvent des saucisses comme la knack ou la saucisse de Strasbourg. Mais si vous voulez une choucroute comtoise, plus rustique, le choix dépend de l’intensité que vous recherchez. La Morteau, avec son goût fumé puissant et sa texture rustique, va apporter du caractère et de la mâche. C’est une montagnarde robuste qui ne se laissera pas dominer par le chou. La Montbéliard, plus délicate, apportera une note fumée plus discrète et se fondra davantage avec les autres viandes.

Comme le souligne la rédaction du Strass dans son guide :

La saucisse de Morteau, c’est bien plus qu’une simple saucisse. C’est un symbole, un emblème d’un terroir. Son goût fumé si caractéristique, elle le doit aux « tuyés », ces cheminées traditionnelles des fermes du Doubs où elle est fumée avec amour. Elle est fabriquée à partir de viande de porc français, nourris au petit-lait, ce qui lui confère une saveur unique et authentique.

– Rédaction Le Strass, Guide des accords gourmands

Pour vous aider à trancher, voici un petit résumé de leurs différences fondamentales pour ce plat.

Comparaison Morteau vs Montbéliard pour la choucroute
Critère Saucisse de Morteau Saucisse de Montbéliard
Texture Plus ferme et rustique Plus fine et délicate
Goût fumé Intense et persistant Plus léger et subtil
Style de choucroute Version montagnarde robuste Version alsacienne raffinée
Usage traditionnel Potées et plats mijotés Grillades et salades tièdes

L’erreur fatale de percer la saucisse qui la rend sèche et fade

Nous arrivons au point le plus sensible, le geste qui fait hurler tous les Comtois : piquer la saucisse de Morteau. C’est plus qu’une erreur, c’est un sacrilège culinaire. Vous avez peut-être l’habitude de piquer les chipolatas pour qu’elles n’éclatent pas sur le barbecue. Oubliez immédiatement ce réflexe avec la Morteau. Son boyau naturel n’est pas une simple enveloppe, c’est le gardien de son trésor.

Pourquoi est-ce si grave ? En perçant la saucisse, vous créez une porte de sortie pour deux éléments essentiels : le gras et le fumé. Le gras, ce n’est pas l’ennemi ; c’est lui qui, en fondant doucement, va nourrir la viande et lui donner tout son moelleux. Si vous le laissez s’échapper dans l’eau de cuisson, vous obtiendrez une Morteau sèche et fibreuse. Le goût fumé, quant à lui, est emprisonné dans la chair après un long séjour dans le tuyé, qui peut durer de 24 heures à 7 jours selon les méthodes ancestrales. Piquer la saucisse, c’est comme laisser la porte d’une parfumerie grande ouverte : tout s’en va.

La blogueuse culinaire Anne de Papilles et Pupilles le résume parfaitement :

La règle de base : On ne pique pas la saucisse de Morteau au moment de la faire cuire. Sinon bye bye son goût fumé sans compter la perte d’une partie de son onctuosité.

– Anne de Papilles et Pupilles, Blog culinaire Papilles et Pupilles

Faites confiance au produit. Si vous respectez la cuisson douce à l’eau frémissante, le boyau est suffisamment solide et élastique pour contenir la pression. Il va se tendre, mais il ne rompra pas. C’est toute la magie d’un produit artisanal bien fait. En ne la piquant pas, vous préservez l’intégrité de son goût et de sa texture, pour une dégustation qui tient toutes ses promesses.

Que faire avec un reste de Morteau cuite pour un dîner rapide ?

Il arrive parfois, même si c’est rare, qu’il reste un morceau de Morteau cuite. C’est une excellente nouvelle, car froide et déjà cuite, elle se transforme en un ingrédient de choix pour des plats rapides et savoureux. Ne la laissez surtout pas sécher dans le réfrigérateur ! Coupée en rondelles ou en dés, elle sublime de nombreuses recettes.

L’accord le plus évident et toujours réussi, c’est avec le fromage de chez nous, le Comté. Une tarte fine avec des rondelles de Morteau, quelques champignons sautés, le tout nappé d’un appareil à la crème et généreusement saupoudré de Comté râpé, c’est un délice qui se prépare en moins de 30 minutes. Le fondant de la saucisse se marie à la perfection avec le caractère fruité du fromage.

Mais les possibilités sont nombreuses. Voici quelques idées express pour vous inspirer :

  • Feuillantine comtoise : Garnissez une pâte feuilletée de rondelles de Morteau, de champignons et de Comté. Un passage de 25 minutes au four à 180°C et le tour est joué.
  • Salade tiède paysanne : Faites revenir des dés de Morteau à la poêle pour les tiédir et les rendre légèrement croustillants. Jetez-les sur une salade verte avec des cerneaux de noix, des croûtons à l’ail et une vinaigrette à la moutarde à l’ancienne.
  • Gratin express : Dans un plat, alternez des tranches de pommes de terre déjà cuites avec des rondelles de Morteau. Nappez de crème fraîche (avec une touche de vin blanc du Jura, si vous en avez) et de Comté, puis gratinez quelques minutes sous le grill.

L’avantage de la Morteau cuite, c’est que son goût est déjà là, puissant et équilibré. Elle ne demande qu’à être réchauffée et associée à des ingrédients simples pour créer un repas réconfortant en un clin d’œil.

Pourquoi le Tuyé est-il indispensable au goût unique de la charcuterie locale ?

Pour vraiment comprendre la Morteau, il faut comprendre le tuyé. Le tuyé (prononcez « tu-yé »), c’est le cœur battant de nos fermes comtoises traditionnelles. C’est bien plus qu’une simple cheminée, c’est une véritable cathédrale de fumée, une pièce pyramidale immense au centre de la maison où l’on faisait sécher et fumer les salaisons pour les conserver tout l’hiver.

C’est dans cet environnement unique que la saucisse de Morteau acquiert son âme. Elle y est suspendue à des perches, parfois très haut, pour un fumage lent et à froid. La fumée est produite par la combustion de sciure de bois de résineux (sapin, épicéa) de nos montagnes. Cette fumée n’est pas agressive ; elle est douce, dense et parfumée. Elle va lentement imprégner la viande, lui conférant cette couleur ambrée et ce parfum boisé si caractéristique, sans jamais la cuire.

Ce processus ancestral est tout le contraire du fumage industriel. Il n’y a pas d’arômes artificiels, pas de cycles accélérés. Il y a le temps, la patience, et le savoir-faire du salaisonnier qui sait exactement à quelle hauteur placer ses saucisses et combien de temps les laisser. Un lieu emblématique comme le Tuyé du Papy Gaby, situé à Gilley, en est un parfait exemple. C’est le plus grand fumoir visitable du Haut-Doubs, une structure impressionnante qui témoigne de cette tradition séculaire. On y découvre des salaisons fumant tranquillement à près de 900 m d’altitude, dans une cheminée de 18m de haut.

Le tuyé n’est donc pas juste une technique, c’est un terroir. C’est l’air de nos montagnes, le bois de nos forêts et le temps qui passe qui, ensemble, forgent le caractère unique de la Morteau. C’est pour cela que son goût ne peut être reproduit ailleurs.

L’erreur d’acheter sa saucisse de Morteau 30% plus cher sur un stand « souvenir »

Vous êtes en vacances dans notre belle région et vous voulez ramener une Morteau. C’est une excellente idée ! Mais attention aux pièges. Les stands de « produits régionaux » situés sur les aires d’autoroute ou dans les rues les plus touristiques ne sont pas toujours le meilleur choix. Vous risquez de payer votre saucisse bien plus cher pour une qualité qui n’est pas forcément au rendez-vous.

Pour acheter une Morteau au juste prix et de qualité supérieure, privilégiez toujours les circuits courts. Allez directement à la source ! De nombreux salaisonniers ouvrent les portes de leur boutique. Non seulement vous bénéficierez de conseils d’experts, mais vous aurez aussi accès à des produits d’une fraîcheur incomparable, parfois même à des spécialités que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Certains proposent même la visite de leur tuyé, une expérience fascinante.

Pour une qualité encore supérieure, cherchez les produits estampillés « Label Rouge ». Ce label, encore plus exigeant que l’IGP, garantit des conditions d’élevage et de fabrication d’excellence. Il existe seulement 8 producteurs Label Rouge sur 29 producteurs IGP, tous basés dans le Haut-Doubs, ce qui en fait un véritable produit d’exception. En vous adressant directement à eux, vous soutenez l’économie locale et vous vous assurez d’un produit authentique.

Votre plan d’action pour un achat malin :

  1. Privilégiez la visite directe des tuyés-producteurs, comme le Tuyé du Papy Gaby à Gilley, qui disposent d’une boutique sur place.
  2. Renseignez-vous sur les salaisonniers primés lors de concours locaux, un gage de qualité reconnu par les pairs (ex: Chapuis Salaisons à Villers-le-Lac).
  3. Achetez chez les artisans reconnus dans les villages du Haut-Doubs (ex: Produits Saugets, Salaisons Renaudot).
  4. Dans les supermarchés locaux, vérifiez l’étiquette : le numéro d’agrément sanitaire doit commencer par FR 25, indiquant une production dans le Doubs.
  5. Comparez les prix : un achat direct chez le producteur est souvent plus économique qu’en grande surface ou sur un marché touristique.

À retenir

  • La garantie absolue de l’authenticité : la cheville en bois et le logo IGP. Ne transigez jamais sur ce point.
  • La cuisson est un art de la douceur : départ à l’eau froide et maintien d’un léger frémissement, jamais une ébullition.
  • Le sacrilège à éviter : ne piquez jamais la saucisse. Vous préserverez ainsi son jus, son moelleux et son précieux goût fumé.

Comment réussir la potée comtoise traditionnelle comme nos grands-mères ?

Maintenant que vous maîtrisez la cuisson de la Morteau seule, vous êtes prêt pour le plat qui la sublime : la potée comtoise. C’est le plat dominical par excellence, un plat généreux et réconfortant qui rassemble toute la famille. Sa réussite tient à la qualité des produits et, encore une fois, à une cuisson lente qui permet aux saveurs de se mélanger harmonieusement.

La base, ce sont des légumes d’hiver : pommes de terre, carottes, poireaux, et un bon chou vert. On y ajoute des viandes de porc salées, comme le lard ou la palette. La Morteau, elle, n’intervient pas dès le début. La technique traditionnelle consiste en une cuisson en deux temps. D’abord, on fait mijoter les viandes salées et les légumes (sauf les pommes de terre et le chou qui cuisent plus vite) pendant une bonne heure. Ce n’est qu’ensuite que l’on ajoute la Morteau (et la Montbéliard si vous en avez) pour les 45 dernières minutes de cuisson. Cela lui permet de cuire parfaitement sans être sur-cuite et de parfumer délicatement le bouillon.

Le petit secret de nos grands-mères pour une potée encore plus gourmande ? Il y en a deux. Le premier est d’ajouter un peu de Cancoillotte chaude au moment de servir, qui vient napper les légumes et la viande d’une onctuosité incomparable. Le second, pour les grandes occasions, est de remplacer une partie du bouillon par un trait de vin blanc du Jura. Un Chardonnay apportera de la fraîcheur, tandis qu’un Savagnin, avec ses notes de noix, sublimera le fumé des viandes. Pour l’accord à table, un vin rouge léger du Jura comme un Poulsard d’Arbois sera le compagnon idéal, avec ses notes fruitées et poivrées qui répondent au fumé.

Servie bien chaude dans des assiettes creuses, avec un peu de moutarde forte et du bon pain de campagne pour saucer le bouillon, la potée comtoise est bien plus qu’un repas. C’est une célébration de notre terroir, un plat qui réchauffe le corps et l’âme.

Maîtriser la potée, c’est maîtriser l’essence de la cuisine comtoise. Pour vous lancer, rappelez-vous les étapes et les astuces de la recette traditionnelle.

Alors, à vos marmites ! N’ayez plus peur de ce trésor de Franche-Comté. En la respectant et en appliquant ces quelques gestes justes, vous êtes désormais armé pour réussir la cuisson de la saucisse de Morteau à la perfection et faire chanter cette belle comtoise comme elle le mérite.

Rédigé par Laurent Cuenot, Maître Restaurateur et fervent défenseur du terroir comtois, issu d'une longue lignée de fermiers du Haut-Doubs. Il possède une expertise culinaire de 18 ans centrée sur la valorisation des produits AOP et IGP régionaux.